Jean-Maurice Rosier est né à La Louvière en 1941. Il est licencié en philologie romane en 1963, agrégé de l’enseignement secondaire supérieur en 1966 et termine un doctorat en philosophie et lettres en 1973. Il a ensuite été membre de divers collectifs : revues Pratiques, Enjeux sur l’enseignement du français ou socio-politiques comme “Les cahiers marxistes”.
Depuis 2006, Jean Maurice Rosier est professeur à la Faculté de Philosophie et Lettres de l’Université libre de Bruxelles.
Ses thèmes de recherche sont la sociologie des biens culturels et l’enseignement de la littérature.
Interventions :
Bibliographie
La didactique du français
Parler de didactique du français ne va pas de soi car cette dénomination prête à équivoque. Selon sa définition la plus courante, son terrain d’expérience est la classe de langue maternelle et son domaine l’enseignement et l’apprentissage du français. Comme ce travail inclut une réflexion sur les savoirs, leur transformation en matière scolaire et leur appropriation par les apprenants, il se différencie de la pédagogie et de la méthodologie par cet intérêt qu’il porte à la logique épistémologique.
Quels sont les dispositifs mis en place par la didactique du français et à quelles conditions est-il possible d’en établir une évaluation ? Quels en sont les tenants et les aboutissants pour notre langue et tous ceux qui la parlent ?
Mauvais genres, mauvaises lectures, mauvaises gens
Dis-moi ce que tu lis Dis-moi comment tu lis Et je te dirai qui tu es Classer implique un jugement. On sous-entend dans ces taxinomies qu’il y a de bons et de mauvais livres, une manière de lire distinguée et des appropriations différenciées, condamnables, des personnes cultivées et d’autres qui manquent de classe et de raffinement. On feint de croire que cette identification obéit à des qualifications scientifiques. Ainsi se forment les hiérarchies culturelles. Ceux qui maîtrisent les codes culturels ont un verdict assuré quand ils s’arrogent le droit de trouver ridicules les aspirations d’évasion et de détente que procure la lecture facile des mauvais genres non légitimés : bande dessinée, roman policier, sentimental, d’espionnage, novélisation, roman-photo, roman historique. Jean-Maurice Rosier est professeur à l’Université libre de Bruxelles.