Jacques Paradoms

Je suis né une année du cochon, sous le signe de la balance. Je ne sais si le cochon m’a influencé, mais la balance sans aucun doute. J’ai toujours cultivé l’art, parfois agaçant pour les autres, de peser le pour et le contre et d’ainsi cultiver des opinions très nuancées. Et Vénus, déesse des arts, m’a sans doute accordé ses faveurs.

D’autres facteurs, plus sérieux m’ont influencé, à commencer par certains professeurs qui m’ont tout de suite reconnu un certain talent. L’un d’eux m’a avoué que, lors des fastidieuses corrections des rédactions, il glissait la mienne sous la pile et ne la lisait qu’en dernier pour se détendre. C’était durant mes humanités gréco-latines. Il y ensuite la lecture de la tétralogie Les jeunes filles de Montherlant, qui m’a donné l’envie d’être écrivain. Quant à mes influences proprement littéraires, ce fut principalement André Gide et… (les snobs de la littérature vont hurler !)  …Guy des Cars, le premier pour la pureté de sa langue et la musicalité de son style, le second parce qu”il sait tenir le lecteur en haleine d’un chapitre à l’autre.

Mes premiers textes (poèmes, nouvelles et articles historiques) furent publiés dans « la Fenêtre ouverte », la revue du cercle d’Art et d’Études de la banque où je travaillais.  C’est ainsi que je commençai à apprendre à écrire « sous format » : une histoire de vingt pages eût été impubliable dans une revue.Plus tard, j’envoyai quelques nouvelles au magazine « Chimères », un fanzine de consacré à la littérature fantastique et de science-fiction.

Ma collaboration à « Indications : la revue des romans » fut une expérience intéressante.  Il s’agissait, non de critiquer, mais d’analyser des romans.  Là aussi le « format » était assez précis.

C’est parce que je déteste la routine que je me suis essayé dans différents genres : suspens généalogique, nouvelles fantastiques ou romans « psychologiques ».  C’est aussi, à chaque fois, une sorte d’« exercice de style », comme la variation sur « La porte étroite » de Gide.  Je travaille maintenant à un roman historique consacré au poète latin Ovide.

À côté de ces activités d’écriture pure, j’ai aussi animé une émission littéraire sur une radio associative, l’OSR (Office Sonégien de Radiodiffusion).  J’y ai invité de nombreux écrivains à venir présenter leurs œuvres : Nicolas Ancion, Élisa Brune, Pierre Coran, René Hénoumont, Françoise Houdart, Bruce Mayence, Françoise Pirat, … Mon dernier invité fut Oumarou Kadri Koda qui parla de la littérature au Niger.  Vous pouvez écouter ces interviews sur le site de l’OSR.


Bibliographie

Un livre : Variation sur “La porte étroite”

Dans les années 60, un adolescent dont la famille reste attachée aux traditions et aux conventions, ne vit qu’à travers les livres, notamment l’œuvre d’André Gide. La porte étroite, semble s’appliquer à sa propre situation et va mener sa vie.  Il passe beaucoup de temps avec Christine, sa nouvelle cousine par remariage, plus âgée que lui, protestante (alors qu’il est catholique) et très pieuse.  Longtemps, leur relation reste amicale : les deux jeunes gens se promènent, parlent de littérature, écoutent de la musique classique.  Lorsque Christine lui apprend qu’elle a reçu une demande en mariage qu’elle a l’intention de refuser, le narrateur comprend qu’il est amoureux d’elle et lui demande sa main, lorsqu’il aura finit ses études.  Elle commence par accepter.
Un roman au style agréable et classique.  Les citations tirées de La porte étroite sont harmonieu-sement intégrées et ajoutent un niveau au récit ; l’intertextualité se superpose à la fiction.
Histoires amoureuses au sein de la famille, amour platonique, amour de l’art, religion, tradition familiale…  Tous les ingrédients sont réunis pour un récit à l’image des romans sentimentaux anglais, avec une fin ou la raison l’emporte.Quels sont les dispositifs mis en place par la didactique du français et à quelles conditions est-il possible d’en établir une évaluation ? Quels en sont les tenants et les aboutissants pour notre langue et tous ceux qui la parlent ?


Le baiser de la Muse

Baroque comme la polyphonie de Bach et le style du même nom, fait de faux-semblants et de trompe-l’œil, cet essai, déguisé en fausse autobiographie à trois voix, avec l’alibi d’une intrigue policière, se découvre comme des poupées russes au milieu de miroirs où « la réalité se métamorphose à la lumière de ses propres reflets ». Réflexion sur l’écriture et la vocation d’écrivain, il se veut aussi un hommage aux professeurs capables de susciter des vocations, quelles qu’elles soient.